Vaginisme douleurs vaginales de la jeune femme

Vaginisme, douleurs vaginales de l’adolescente et de la jeune femme. Irrémédiable ?

Le vaginisme, les douleurs vaginales à la pénétration chez l’adolescente et la jeune adulte sont des dysfonctions sexuelles  peu exprimées. Des études indiquent qu’elles touchent 5 à 17%  des femmes,  dont seules 20% consultent. Après examen médical et s’il est normal, il s’avère que ces dysfonctionnement sont liés à une « peur », de plusieurs éléments.

Pourquoi pas moi ?

Votre première fois, vous l’attendiez, vous en avez rêvé, elle arrive enfin …  et ça ne marche pas ! Plusieurs autres essais sont infructueux  ! C’est douloureux, ça ne passe pas…Vous pensez déjà au vaginisme, aux douleurs vaginales de la pénétration et vous rencontrez des mots inconnus : dyspareunie, vestibulite, vulvodynie et d’autres encore..

Qu’est ce qui ne marche pas ?

Tout y était pourtant : le (la) bon(ne) partenaire, l’envie, la motivation, l’amour. Les préliminaires vous aimez, les caresses aussi, vous aimez aussi les faire, vous êtes excitée, lubrifiée, vous pouvez avoir des orgasmes… mais dès qu’on s’approche de votre vagin ….vous paniquez, c’est la douleur et le drame… La pénétration est impossible! Votre partenaire est désolé, il vous aime, il ne veut pas vous faire mal, il (elle) est patient(e), mais frustré(e). Il (elle) essaye de dédramatiser, ça va s’arranger …Vous tentez d’en parler aux copines. Ce vaginisme, c’est votre faute. Vous vous sentez pas comme les autres, pas « normale ».

Vous ne comprenez pas : Est ce vous, est ce lui (elle) ? 

Là, l’inquiétude, l’angoisse, le questionnement s’installent et montent en puissance : comment faire ? à qui en parler ? Les réseaux vont vous aider …. à vous mettre dans des cases aux noms compliqués : vaginisme, dyspareunie, vulvodynie, vestibulite,  et surtout dans la case « irrémédiable ».

Une expérience et une consultation médicale :

L’expérience de vous examiner ! Pouvez vous vous toucher ? passer votre doigt dans votre vagin ? mettre un tampon ?

L’examen du (de la) gynécologue  ensuite: Devant une impossibilité de pénétration vaginale qui se répète,  il faut consulter !

Le médecin, va vous rassurer parce qu’il (elle) va chercher des solutions …Pour cela, il (elle) vous interroge, il (elle) vous examine :

  • son examen manuel est-il possible ? est ce qu’il est d’emblée douloureux ? est ce que votre périnée se contracte aussitôt qu’on y touche ?
  • quel type de douleurs vaginales provoque l’examen ? à quel endroit exactement ?
  • son spéculum peut-il passer ? est ce que votre hymen présente des particularités ?
  • vos tissus sont-ils normaux ?
  • On peut vous examiner, mais vos muscles sont très contractés, juste hypertoniques ? (dans ce cas ce n’est pas un vaginisme primaire)
  • y-a-t-il une mobilité perceptible, si on vous demande de vous contracter ou de vous relâcher, ou au contraire votre périnée est « figé » ?
  • vous reculez-vous à toute approche ? Cet examen, très important permet d’identifier le problème, la nature de votre gêne. Vaginisme, dyspareunie ? La plupart du temps, cet examen est anatomiquement normal.

Et pensez y toujours, ce n’est pas votre faute !

« Le vaginisme est à la pénétration du pénis ce qu’est le clignement de l’œil à la pénétration du moucheron » disait un sexologue. Ce qui est une image peut être, mais elle est parlante … Elle indique aussi que tout le reste est impossible. La sexualité ça peut commencer par des rapports sans pénétration … Ce n’est pas honteux, ça se parle! Il vous reste juste à comprendre et à vous faire aider !

Le vaginisme primaire :

L’hymen, souvent accusé à tort : L’hymen est une membrane très fine, qui ferme en partie le vagin. Cette membrane, qui fait partie des organes génitaux externes est la « frontière » entre la vulve et le vagin. c’est parce qu’elle est très riche en vaisseaux sanguins qu’elle saigne quand on la traverse la première fois. MAIS … ce n’est pas obligatoire ! On peut ne pas saigner, et il peut même, parce qu’il est très élastique,  ne pas être rompu au premier rapport…Sa forme, son épaisseur et son aspect sont très différents d’une femme à l’autre.

Vaginisme et douleurs vaginales chez la jeune femme : l'hymen
Différentes formes d’hymen

Le vaginisme est très rarement du à l’hymen. Ce dernier peut parfois être épais et charnu, et créer une vraie résistance, qu’une petite chirurgie dite d' »incisions radiaires » corrigera. Certains peuvent être assez souples pour laisser la pénétration se faire sans se déchirer et reprendre leur forme ensuite. Il se déchire souvent très progressivement, soit par le port de tampons, soit parfois même lors d’un sport.

Si ce n’est pas l’hymen, c’est quoi?  La plupart du temps il s’agit de peurs :

  • la première peur peut être celle de la douleur. Beaucoup d’informations ou d’absence d’informations peuvent jouer.
    • Les informations sont celles provenant des autres : vous avez entendu dire que ça faisait mal, (et pas seulement la première fois), que ça fait beaucoup saigner, qu’on pourrait être enceinte dès la première fois….
    • L’absence d’informations est liée à vous et aussi à votre histoire …
      • Vous pouvez ne pas avoir de représentations de votre bas ventre, de votre vagin, de votre hymen, de ce qu’est un rapport sexuel dans votre imaginaire.
      • Vous pouvez aussi ne pas visualiser ce qu’est un homme en érection : lorsque vous le voyez, il vous parait impossible qu’il puisse s’introduire en vous.
      • Parfois même, votre partenaire est décontenancé parce qu’il a, lui aussi, peu d’expérience et ne peut  pas comprendre ce qui se passe en vous.
  • Très souvent d’autres causes s’y ajoutent :
    • D’autres causes de vos peurs peuvent être liées à votre éducation, à votre religion, ou à des situations qu’ont vécues d’autres femmes autour de vous. Les interdits et les tabous, sans même peut être que vous vous en rendiez compte, laissent des marques profondes … inhibent les pulsions et les désirs, font très peur… Et, le jour où vous pourriez ne plus avoir peur, votre corps se refuse, de lui même ! L’éducation, les religions, les secrets de famille, les interdits, les non-dits, les abus sexuels, la nature de la communication dans le cercle familial se mêlent aux peurs réelles ou imaginées de la jeune fille que vous êtes. C’est un conflit entre désir, appel de la sexualité, émotions, ET peurs…, les vôtres ou celles qu’on vous a transmises. C’est à cela que le corps parfois répond, de façon plus ou moins consciente, par cette sorte de « défense » qu’est la douleur.

Est ce irrémédiable ? Nous verrons que non !

Le vaginisme secondaire : dyspareunies, vestibulite, vulvodynies, hypertonies :

Le vaginisme secondaire, comme son nom l’indique est une gêne à la pénétration vaginale qui survient après un élément traumatique (infection, accouchement, allaitement, traitement médicamenteux…). Les rapports, qui ont été longtemps harmonieux sont devenus douloureux, c’est une dyspareunie. Une hypertonie est une contraction musculaire permanente qui ne se relâche pas. La vestibulite est une inflammation tissulaire. L’origine des vulvodynies est difficile à distinguer.

Donnez votre avis